Cadres : l’écart de salaire entre les femmes et les hommes se creuse

Les femmes cadres ont été moins augmentées que les hommes en 2020, selon le bilan annuel publié par l’Apec. L’écart de rémunération entre les deux sexes était de 8 %, à poste comparable. Les jeunes cadres ont par ailleurs été affectés par la crise.

L’écart ne se réduit pas, au contraire. Chez les cadres, les femmes ont, en 2020, gagné en moyenne 15 % de moins que les hommes – et 8% à poste équivalent. Un delta pourtant tombé à 13 % l’année précédente. En comptant le salaire brut annuel fixe et la part variable, la rémunération médiane des femmes cadres a été de 46.000 euros annuels l’année passée, contre 53.000 euros pour les hommes.

Ce delta de 15% inclut les effets dits de structure (poste occupé, hiérarchie, secteur). Selon l’Apec, ce chiffre oscille entre 13 et 19 % depuis qu’elle étudie le phénomène, en 2014.

L’Association affirme que la crise n’aurait pas tant joué que ça. Cette inégalité est surtout le fait de hausses de rémunérations chez les hommes : 40 % d’entre eux ont eu une augmentation, contre 35 % des femmes. D’habitude, la part de cadres augmentés chaque année est similaire entre les deux sexes, pointe l’Apec.

Détérioration de la confiance

La crise a cependant eu un impact sur les conditions de travail des femmes. L’Apec ajoute que plus de femmes (55 à 63 %) de femmes ont télétravaillé trois à cinq jours par semaine pendant la pandémie (et en particulier le premier confinement) que d’hommes (52 à 58 %). Des moments durant lesquels elles ont dû faire face à une « organisation du travail plus difficile », notamment liée à la vie familiale.

« Les contraintes subies par les femmes cadres pendant la crise pourraient avoir des conséquences durables sur leurs trajectoires professionnelles », prévient l’Apec. Celle-ci observe une détérioration de leur « confiance dans l’avenir professionnel ». Seules 61 % disent avoir confiance en leur avenir (que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre), soit dix points de moins que les hommes. Cet écart est au plus haut depuis cinq ans.

Moins d’augmentations en 2020

Au-delà des inégalités, pour tous les cadres, les augmentations de salaire ont, avec la crise, été plus rares en 2020 (38 % des cadres augmentés, contre 48 % en 2019). Mais la moitié des cadres (52 %) ont touché la part variable de leur rémunération. C’est une proportion « comparable aux années précédentes », note l’Apec. Les revenus perçus au titre de la participation et de l’intéressement ont aussi « de même niveau que les années passées ».

Qualité de vie, télétravail, formation : les aspirations des cadres avec la crise

« Au global, ce n’est pas une mauvaise année », même s’« il y a eu moins d’augmentations que les années précédentes ». Mais « là où il y a un problème », c’est « l’impact de ces politiques salariales plus restrictives dans les entreprises sur les inégalités de salaires entre hommes et femmes », a expliqué le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau à l’AFP.

Les cadres de moins de 30 ans ont, eux aussi, pâti de la crise. Leur rémunération a diminué, régressant de 40.000 euros en 2019 à 39.000 euros l’an dernier. Seuls 48 % d’entre eux ont obtenu une augmentation en 2020, contre 62 % l’année précédente.

En cas de chômage partiel, 22 % des jeunes cadres ont subi une baisse de rémunération, contre seulement 14 % des 30-34 ans ou 9 % des 55 ans et plus. Les jeunes ayant changé d’entreprise ont, eux, pu tirer leur épingle du jeu.

source : les échos

 

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