SE DÉCONNECTER PENDANT LES VACANCES : UNE HABITUDE À PRENDRE

De plus en plus de salariés n’arrivent plus à déconnecter après leur journée de travail, mais aussi pendant leurs vacances. 

 

Augmentation de la charge de travail et des responsabilités, pression du chiffre, peur de perdre leur travail, nombreux sont les salariés tentés de répondre aux E-mail, aux messages instantanés, aux coups de téléphone et SMS tardifs. Levez le pied cet été, Osez la déconnexion !

La déconnexion au travail est un droit applicable pour tous les salariés qui est inscrit dans le code du travail depuis 2017. Avec cette loi, chaque entreprise choisit comment limiter l’usage des outils numériques de ses salariés. L’objectif étant de favoriser l’équilibre entre vie privée et professionnelle.

En effet, depuis quelques années, les outils numériques (smartphones, tablettes, pc portables…) ainsi que les médias sociaux professionnels prennent de plus en plus de place dans le quotidien des salariés.

Bon nombre d’entre eux restent connectés après leur journée de travail, le soir, le weekend, pendant leurs congés payés ou leurs RTT, voire même pour certains pendant leur arrêt maladie.

Les salariés en télétravail depuis un an et demi, et les cadres en particulier, sont épuisés. Notamment en raison d’une difficulté croissante à décrocher et à se déconnecter.

La frontière s’est encore amincie avec le travail à distance et les confinements successifs.

 

Les études se multiplient depuis 1 an, autour des salariés et des cadres qui sont épuisés par la pandémie. Et qui aspirent à plus de bien-être, à commencer par un meilleur équilibre vie pro – vie perso. En 2020, avant même le Covid, l’Ugict-CGT indiquait que 60 % des cadres souhaitaient disposer d’un droit à la déconnexion “effectif”, pour “préserver leur vie privée et leur santé”. Car la surconnexion est pour eux une réalité, crise ou non. En parallèle, 59 % travaillent pendant leurs jours de repos. 78 % consultent aussi leurs e-mail et messagerie téléphonique professionnelle quand ils sont en week-end et en vacances, selon une étude Ifop-Securex. 40 % consultant même « fréquemment » leurs messageries (via leur smartphone).

 

Les bienfaits de la déconnexion

La question que l’on pourrait se poser : pourquoi est-il si important de se déconnecter pendant les vacances ? Tout d’abord, ne pas utiliser son smartphone pour des missions professionnelles, vous fera baisser le temps d’utilisation des smartphones en règle générale, ce qui aura pour conséquence d’améliorer votre sommeil et de réduire votre fatigue. Vous ne pourrez qu’être plus reposé. De plus, en étant moins souvent en train de travailler, vous pourrez davantage profiter de vos proches et votre entourage n’en sera que ravie. Bien sûr se déconnecter permettra de se ressourcer et d’être davantage motivés pour la reprise.

 

Quelques réflexes à adopter pour réussir à déconnecter pendant les vacances :

Anticiper les congés ;
Prévoir un « backup » aux collègues, aux managers ;
Eviter de laisser des questions sans réponses ;
Activer le message d’absence dans la messagerie ;
Enlever les notifications des mails professionnels du smartphone ;
Oubliez un chargeur ;
et surtout D.E.C.O.N.N.E.C.T.E.R… 

 

Des outils numériques pour limiter les distractions ou pour décrocher

Pour permettre aux salariés de se déconnecter, il existe plusieurs outils destinés à aider les utilisateurs de smartphones à décrocher. Pas question de se déconnecter entièrement : l’idée de ces applications (gratuites) est d’adopter un usage plus raisonné et modéré du numérique, une fois en vacances notamment. En prenant, d’abord, conscience du temps passé sur internet, sur sa boîte e-mail, et sur différentes applications.

 

 

– « Moment » et « Freedom » :

Ces applis calculent le temps que vous passez sur l’écran de votre téléphone, et vous proposent des “défis” à accomplir pour réduire le temps d’utilisation de votre appareil. Ces deux applis “éthiques” respectent votre attention selon les principes du Center for Humane Technology, anciennement connu sous le nom “Time Well Spent” (temps bien dépensé). Créé en 2017 par un ancien de Google, ce mouvement met en avant tous les services qui ne rendent pas accro.

 – Space :

vous pose quelques questions, puis dresse votre profil d’utilisateur et vous propose un programme adapté de 2 mois, avec un nombre limité de minutes de connexion par jour, et une fréquence maximale recommandée de déverrouillage d’écran. L’objectif est de vous accorder des “espaces de liberté” grâce à un blocage des notifications, à l’assombrissement de l’écran (pour vous inciter à lever le nez), et une fonctionnalité d’interruption forcée. Cette application vous permet en outre de visualiser vos “progrès” grâce à un tableau de bord très fourni en statistiques.

– Opal :

est une application créée par un développeur franco-américain, permet de limiter l’utilisation des “applications les plus chronophages” afin de se concentrer sur sa vie professionnelle et privée. L’utilisateur peut, par exemple, choisir de n’utiliser Twitter ou LinkedIn que 30 minutes par jour. Une fois ce temps dépassé, le réseau social devient inaccessible. Une option “calendrier” permet aussi de déconnecter les applications de son choix à des moments cruciaux. Objectif : permettre de se déconnecter réellement pendant son temps libre.

– Forest :

Plus ludique et se voulant aussi “responsable”,  vous incite à vous déconnecter en faisant pousser un arbre pendant que vous n’utilisez pas votre smartphone. Lorsque vous vous déconnectez, une petite graine s’affiche sur l’écran d’accueil de votre smartphone. Elle grandit peu à peu et, au bout d’une demi-heure, elle devient un arbre. Mais si vous consultez votre téléphone portable pendant la croissance de la plante, celle-ci se dessèche et disparaît.

– Offtime

est plus radical. Il vous propose de bloquer ou de filtrer, pendant une période donnée, tout ce qui n’est pas “essentiel”. Vous ne pourrez pas utiliser Facebook ou Gmail pendant trois heures, par exemple, mais l’on pourra toujours vous contacter en cas d’urgence. Offtime vous permet aussi de bloquer directement tout ce qui vient du travail.

– Flipd :

Dans la même optique, cette appli verrouille le smartphone une fois le “compteur de temps” de l’utilisateur dépassé. Elle ne l’autorise alors plus qu’à passer des appels ou à envoyer des SMS. Et donc, l’empêche de consulter ses e-mails ou de se rendre sur internet. Afin de permettre à l’utilisateur de se concentrer sur ses tâches en cours, il peut aussi verrouiller lui-même son smartphone : pendant un laps de temps donné, des SMS sont envoyés automatiquement aux personnes qui cherchent à le joindre, mais il peut toujours recevoir les appels importants. Et, en cas d’urgence, déverrouiller son appareil pendant quelques minutes.

– Reprendre le contrôle :

Google et Apple, dont les systèmes d’exploitation équipent la plupart des smartphones, proposent aussi des fonctionnalités destinées à aider les utilisateurs à “reprendre le contrôle”.

Apple a lancé en 2018 une fonction, baptisée “Digital Health” (santé numérique), qui regroupe plusieurs outils permettant de surveiller le temps passé sur son appareil ou sur une application. Comme avec Offtime et Flipd, la fonction “Temps d’arrêt” permet de tout bloquer, sauf les appels téléphoniques et les applications de son choix.

Google propose de son côté un mode “ne pas déranger” qui permet de désactiver les notifications, ainsi qu’un tableau de bord, “l’App Dashboard”, qui permet de mieux gérer son temps passé sur l’écran – notamment en fixant des limites de temps.

Mais pour se déconnecter, pas besoin de se reposer entièrement sur des outils :

Salariés (non cadres et cadres) peuvent aussi suivre ces trois conseils basiques du Center for Humane Technology :

– désactiver les notifications,

– utiliser le mode “ne pas déranger”,

– ranger les applications “addictives” dans des dossiers, afin d’être moins tenté de les utiliser constamment.

 

 

 

 

 

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