La CGT : repères chronologiques

1895

Création de la CGT au congrès de Limoges. Jusqu’en 1920, elle est la seule organisation syndicale à représenter les travailleurs.

1906

Repos obligatoire de 24 heures hebdomadaires. La Charte d’Amiens reste le document de référence, qui définit la nature, les formes et le but final de la CGT : la lutte pour une société sans classes. Elle affirme l’indépendance syndicale vis-à-vis des partis politiques, de la religion, du patronat.

1919

Limitation de la journée de travail à 8 heures et de la semaine à 48 heures.

1936

Afin de faire face à la montée du fascisme en Europe, mais aussi de l’aggravation des conditions de vie et de travail due à l’accentuation de la crise économique, les travailleurs arrachent, par la grève générale, les grandes conquêtes sociales :

• les congés payés,

• l’augmentation des salaires,

• les conventions collectives,

• la semaine de 40 heures,

• les délégué-e-s du personnel (DP),

• les premières nationalisations.

La CGT compte près de 4 millions d’adhérents.

1940-1944

Les syndicats sont dissous par le gouvernement de Vichy. Le mouvement ouvrier s’organise dans la Résistance. A Châteaubriant (Loire-Atlantique), les Nazis fusillent des dirigeants de la CGT.

1945-1946

C’est la fin de la guerre. La participation du mouvement ouvrier dans la Résistance et la collaboration massive du patronat français avec l’occupant vont créer, à la Libération, un nouveau rapport de forces qui trouvera sa traduction dans une série de mesures dont nous bénéficions encore aujourd’hui : la Sécurité sociale, les comités d’entreprise, le statut de la fonction pubique…

La CGT compte alors 6 millions d’adhérents.

1947

Les nationalisations obtenues sous la pression sociale sont peu à peu vidées de leur contenu progressiste. Des dizaines de milliers de travailleurs se mettent en grève. La répression s’abat sur la grève générale. La CGT s’oppose majoritairement au Plan Marshall et l’influence nord-américaine en Europe, ce qui provoque une scission. Une minorité de ses membres quitte alors l’organisation et créé la confédération « CGT Force Ouvrière » (plus connue sous le sigle de FO).

1950

Création du Smig (aujourd’hui Smic).

1956

Troisième semaine de congés payés.

1958

Création des Assedic.

1964

Création de la CFDT, résultat d’une scission au sein de la CFTC.

1968

Des nombreuses grèves éclatent partout dans le pays.

10 millions de grévistes : la plus grande grève du siècle ! Des usines sont occupées jour et nuit par les travailleurs. Résultat : augmentation du Smig de 35 %, hausse des salaires de 15 à 20 %, extension de la quatrième semaine de congés payés, acquis spécifiques dans les branches professionnelles. Une loi reconnaissant la section syndicale d’entreprise est promulguée. Un droit que le patronat jusqu’alors refusait d’admettre au nom de son droit de propriété. De plus, la loi institue une nouvelle catégorie de représentant-e-s des salarié-e-s, le-la « délégué-e syndical-e » et reconnaît le droit de réunion, droit d’information, de circulation à l’intérieur même de l’entreprise.

1975

Loi sur le contrôle des licenciements économiques.

1979

Loi délimitant les contrats à durée déterminée.

1982

Cinquième semaine de congés payés. Réduction de la durée légale du travail à 39 h / semaine. Renforcement des prérogatives des Comités d’entreprise. Création des CHSCT (Comités d’Hygiène et Sécurité et des Conditions de Travail). Obligation pour le patronat de négocier annuellement. Retraite à 60 ans.

1988

Mouvement de grève des infirmières à l’appel d’une Coordination nationale qui réclame, notamment, une augmentation significative des salaires et de véritables moyens pour la formation.

La CGT est la seule organisation syndicale à soutenir le mouvement.

1995

Grandes grèves et manifestations en décembre contre le plan Juppé. Le pays est paralysé, aucun train ne circule. Le gouvernement retire son projet de réforme de la sécurité sociale et des régimes spéciaux de retraite.

2000

Entrée en vigueur de la loi fixant la durée légale du travail à 35 heures.

2002

Manifestations géantes sur tout le territoire contre la montée de l’extrême-droite et le Front National.

2003

Grèves et manifestations contre le projet de Loi Fillon (casse des retraites).

2006

La CGT participe au grand mouvement social contre le Contrat Première Embauche, qui est retiré sous la pression de la jeunesse et des travailleurs mobilisés.

2008

Dernières élections prud’homales. La CGT conforte sa position de premier syndicat avec 34 % des voix (+1,87%) devant la CFDT en baisse à 21,81%.

2010

le syndicat est présent lors des manifestations et grèves contre la réforme des retraites. La CGT s’investit beaucoup dans les très populaires journées d’action, de manifestations et de grèves contre la réforme des retraites avec des contre-propositions. Elle propose, en particulier, que les salariés assujettis à des travaux pénibles aient droit à un départ à la retraite anticipé en fonction de la durée d’exposition à la pénibilité. Elle demande que les revenus financiers des entreprises soient soumis à contribution, en rappelant qu’en 2009, la Cour des comptes évaluait à 10 milliards d’euros le manque à gagner de cette non-contribution. Le syndicat veut remettre à plat l’ensemble des exonérations fiscales, évaluées 30 milliards d’euros en 2009, mais aussi moduler les cotisations sociales en fonction des politiques d’emploi des entreprises. Cet engagement ne change pas la proportion d’accords signés : 84 % en 2014 et 2015 selon un bilan du ministère du Travail.

2013

Thierry Lepaon est élu secrétaire général lors du 50e congrès, mais il ne reste à son poste qu’un peu moins de deux ans car il est contesté en interne pour des affaires de frais engagés dans son bureau.

2015

Philippe Martinez est élu secrétaire général en remplacement de Thierry Lepaon après la démission de ce dernier.

2016

La CGT participe activement aux grèves et manifestations du printemps 2016. Elle annonce à la presse que toutes les raffineries de France sont en grève le 24 mai. Elle impose aux quotidiens nationaux, pour paraître le 26 mai, de publier une tribune signée de leur secrétaire général Philippe Martinez contre la loi Travail; Tous les titres de presse ont refusé, à l’exception du journal L’Humanité.

2019

Philippe Martinez est réélu lors du congrès de Dijon

2019/2020

la CGT participe activement aux grèves et aux manifestations contre le projet de réforme des retraites. Elle s’illustre aussi dans des grèves longues dans certaines entreprise, ainsi de juillet 2019 à mai 2021, la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques) soutient la mobilisation des femmes de chambres de l’hôtel Ibis pour dénoncer leurs conditions de travail et leur sous-rémunération auprès de leurs employeurs le groupe hôtelier Accor et son sous-traitant STN. En mai 2021, les femmes mobilisées (notamment Rachel Kéké) obtiennent victoire après 8 mois de grève.

2022

Philippe Martinez déclare à la confédération qu’il veut passer la main et suggère le nom de Marie Buisson, secrétaire générale de la Ferc-CGT, pour lui succéder

2023

Le 53e congrès de la CGT s’ouvre le 27 mars à Clermont-Ferrand, en plein mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023. La situation dans la salle du congrès est tendue, et la première journée est émaillée d’incidents. Le vote du bilan d’activité, présenté par la CEC sortante est rejeté à une courte majorité (50,32 %), « une première pour la CGT des temps modernes », selon Jean-Marie Pernot, politologue spécialiste de l’histoire des syndicats56.

Le congrès de la CGT élit pour la première fois à sa tête une femme, le 31 mars 2023. La Nantaise Sophie Binet, 41 ans et conseillère d’orientation dans des lycées professionnels à Marseille et en banlieue parisienne, puis responsable de l’Union CGT des cadres et techniciens, succède ainsi à Philippe Martinez. La presse souligne alors le lien entre ses nouvelles responsabilités face à une vague prolongée de multiples blocages, grèves ou manifestations spontanées et son expérience à la direction nationale de l’Unef quand le syndicat étudiant avait obtenu en 2006 l’abandon du contrat première embauche par Jacques Chirac.

 

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